Plus de 600 personnes perdront leurs emplois à l’aéroport Montréal-Trudeau. L’AIM exige des changements de la part d’Ottawa !

Plus de 600 personnes perdront leurs emplois à l’aéroport Montréal-Trudeau. L'AIM exige des changements de la part d'Ottawa !

Montréal, 21 février 2023 – Aéroport de Montréal (ADM) à décider de retirer la licence des sous-traitants en services aéroportuaires Swissport et ATS, provoquant ainsi la perte d’environ 600 emplois, d’ici juin. L’AIMTA dénonce le recours au renversement de contrat dans ce dossier.

Peter Tsoukalas

« Nous avons 175 membres qui vont perdre leur emploi à cause d’une pratique injuste », s’indigne Peter Tsoukalas, président général du District 140 de l’AIMTA. « En un claquement de doigts ADM vient d’éliminer des emplois syndiqués avec des avantages sociaux garantis pour les remplacer par des emplois non syndiqués sans aucune garantie. Les travailleurs et travailleuses perdent leur emploi, leur ancienneté et leur pension, et s’ils veulent ravoir leur emploi lorsque le nouvel employeur prendra la relève, ce sera à de moins bonnes conditions et non syndiqué. »

Le renversement de contrats abusif touche spécifiquement les services aéroportuaires réalisés par des sous-traitants.  Elle permet aux administrateurs des aéroports canadiens et aux compagnies aériennes d’exploiter une faille dans le Code canadien du Travail pour faire obstruction à l’amélioration des conditions de travail et des conditions salariales et briser le pouvoir de représentation des travailleurs. Ces derniers peuvent ainsi réduire leurs coûts d’opération et d’augmenter leurs profits.

David Chartrand

« C’est le genre de comportement qu’on ne veut plus voir dans les aéroports canadiens, » explique David Chartrand, Vice-Président canadien de l’AIMTA. « Le renversement de contrat abusif est rendu possible à cause d’une faille dans les lois du travail canadiennes. Ça fait des années qu’on dit au gouvernement que cette pratique va à l’encontre des droits des travailleurs et des travailleuses et qu’il faut changer ça. Cette façon de faire tire les conditions des travailleurs et travailleurs de nos aéroports vers le bas, elle encourage des pratiques antisyndicales et fragilise la qualité des services et la sécurité des passagers. Il est temps que l’on règle ce problème une bonne fois pour toutes. »

Lisez le soumission de l’AIM Canada au gouvernement fédéral sur la transferts de contrats

Le NPD et le Bloc dénoncent la situation

« Le Bloc Québécois dénonce vivement cette pratique qui nie les droits de base des travailleurs. Il est inacceptable que les brèches dans le code canadien du travail permettent d’usurper ces droits. Nous avons interpellé le gouvernement en 2020 à ce propos et nous poursuivrons nos revendications pour que les lois du travail encadrent ces pratiques déloyales qui s’apparentent à des congédiements déguisés » de déclarer. Louise Chabot, députée de Thérèse-De Blainville, porte-parole en matière de travail, d’emploi, de développement de la main d’œuvre et d’inclusion des personnes en situation de handicap.

« Le manque de respect d’Aéroport de Montréal envers ces travailleurs syndiqués est dégoûtant et inacceptable. Nous devons tous œuvrer pour le respect des droits des travailleurs et de meilleures conditions de travail. L’Aéroport de Montréal donne un bien mauvais signal et les libéraux doivent les rappeler à l’ordre. » a fait savoir le député de Rosemont-La-Petite-Patrie et porte-parole du NPD en matière de Travail, Alexandre Boulerice.

Les trois entreprises recommandées par ADM pour offrir les services aéroportuaires sont toutes non-syndiqués et n’ont jamais travaillé à l’aéroport de Montréal.

« Les aéroports sont des lieux de travail au statut particulier, » font remarquer David Chartrand. « Ce statut exige que les transferts de contrat de services aéroportuaires soient davantage considérés comme une cessation partielle d’activités d’une entreprise afin que le rapport de force soit équilibré entre employeurs et employés. Ce qui permettrait de sécuriser les emplois et les conditions de travail des personnes qui ont choisi d’y faire carrière et de mieux faire respecter leurs droits. Pour y arriver, le gouvernement Trudeau doit avoir le courage de modifier les lois du travail. »

Les membres de l’AIMTA visé par ce renversement de contrat réalisent les opérations de chargement et de déchargement des bagages, le guidage et le remorquage d’aéronef, l’avitaillement en eau potable ainsi que les vidanges sanitaires.

Le Syndicat des Machinistes (AIMTA) est le plus important syndicat au monde en aérospatiale avec plus 184 000 membres répartis sur 1 000 conventions collectives. Actif au sein de l’industrie aérospatiale québécoise depuis 1940, l’AIMTA représente aujourd’hui 65% des travailleurs et des travailleuses syndiquées du secteur. Nous retrouvons entre autres des membres des Machinistes chez Bombardier, Airbus, Stelia, Héroux-Devtek Rolls-Royce, Tekalia, Abipa, Lauak, Safran Landing, L3-MAS, AJ-Walter, Air Canada, Air Transat.