L’emploi : besoin d’attention politique à temps plein

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Le vendredi 11 juillet 2008

OTTAWA – « Hausse du chômage. Perte massive d’emplois à temps plein. Taux d’activité moins élevé. Nous constatons une grave détérioration du marché du travail, tant dans le secteur public et que dans secteur privé, » dit Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada en réaction à l’Enquête sur la population active de Statistique Canada publiée aujourd’hui. (Voir ci-dessous l’analyse détaillée de l’économiste principal Sylvain Schetagne du Congrès du travail du Canada.) Le Congrès du travail du Canada reproche au gouvernement fédéral d’avoir contribuer à la détérioration du marché du travail.

« Nous avons un gouvernement à temps plein, nous attendons d’eux qu’ils travaillent à plein temps sur la question la plus importante du moment : la protection et la création d’emplois à temps plein avec de bons salaires et des bénéfices », ajoute Georgetti. « Nous avons besoin d’une intervention décisive. La Banque du Canada doit se concentrer sur l’emploi et les familles plutôt qu’à des signes apparents de l’inflation future. Et notre gouvernement a besoin d’une vigoureuse stratégie de l’emploi, un plan “Fait au Canada”, pour protéger et créer des emplois ici. En outre, il devient de plus en plus imprudent pour le gouvernement fédéral de procéder avec ses plans d’avaler les excédents du fonds de l’Assurance-Emploi. »

Données sur le chômage – L’Enquête sur la population active de Statistique Canada, indique que, le mois dernier, soit en juin 2008, le taux de chômage est passé à 6,2 % par rapport à un taux de 6,1 % en mai. Le nombre de chômeurs continue d’augmenter. Le mois dernier, en chiffres désaisonnalisés, il y avait encore 1 124 100 Canadiens et Canadiennes qui voulaient travailler, mais qui n’avaient pas d’emploi. Il s’agit de 6 900 de plus qu’en mai et de 20 300 personnes de plus qu’en avril.

Analyse de l’économiste principal Sylvain Schetagne

  • L’emploi devra dorénavant être au centre des préoccupations des décideurs de politiques publiques, y compris à la Banque du Canada. Les données d’aujourd’hui devraient conduire la Banque à baisser ses taux mardi prochain (15 juillet). L’absence d’intervention du gouvernement fédéral ou d’une politique de l’emploi canadien n’aident pas.
  • Signe évident d’un ralentissement économique, surtout dans le centre du pays, 5 000 emplois ont été détruits en juin.
  • Le taux de chômage et le taux d’emploi à temps partiel sont à la hausse, alors que le taux d’activité et le taux d’emploi sont à la baisse, ce qui signifie clairement que le marché du travail s’est détérioré en juin.
  • La création de 34 200 emplois à temps partiels n’a pu compensé la perte de 39 200 emplois à temps pleins. Il est clair que la perte de confiance dans l’économie incite les employeurs à transformer des emplois à temps plein en emplois à temps partiel.
  • L’Ontario est encore une fois grandement affectée par la détérioration de l’économie nord-américaine. En fait, 45 500 emplois à temps pleins ont été détruits dans cette province en juin seulement.
  • Le marché du travail chez les jeunes poursuit également sa détérioration. Le taux de chômage chez les 15-24 ans a progressé pour un troisième mois consécutif, passant de 11,9 % à 12,2 % en juin.

    Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux.

    Site web : www.congresdutravail.ca

    Renseignements : Jean Wolff, Communications, 613-878-6040