Une triste journée pour le secteur canadien de l’aérospatiale

Une triste journée pour le secteur canadien de l’aérospatiale

Bombardier annonce qu’elle procèdera à 2 500 mises à pied au Québec

Montréal (Québec) – « Ce fut un choc et une surprise totale pour l’AIM. Rien ne nous y avait préparé », a déclaré le vice-président général canadien de l’AIM, Stan Pickthall, à propos de l’annonce faite par Bombardier concernant 5 000 mises à pied dans le monde, dont 2 500 au Québec.

« Une fois de plus, Bombardier a annoncé des coupes majeures juste avant Noël, avec très peu de détails. Voilà ce qui est encore plus frustrant », a expliqué le coordonnateur de l’AIM Québec, David Chartrand. « Qui, au juste, sera touché par ces licenciements? Environ 20 000 personnes sont à l’emploi de Bombardier au Québec. Ce sont donc 20 000 travailleurs qui se demandent s’il s’agit d’eux. C’est une situation regrettable et pénible. C’est loin d’être une façon d’améliorer les relations entre employeur et employé ».

Les mises à pied font partie de la restructuration entreprise par Bombardier qui comprend la vente de son programme d’avions à turbopropulseurs Q400, ainsi que de son unité de formation technique et d’avions d’affaires à CAE, à Montréal. Aux dires de Bombardier, ces mesures permettront de réaliser des économies annuelles de 250 millions de dollars.

Compte tenu le peu de précisions concernant les mises à pied, les membres de l’AIM peuvent se consoler à l’idée de l’accord de réciprocité conclu entre Bombardier et le consortium            Série-C/Airbus. « L’AIM a fait preuve de beaucoup de prévoyance dans la négociation de cet accord qui permet la mutation de nos membres disposant de droits de négociation entre Bombardier et Airbus où nous représentons les travailleurs », a expliqué le vice-président général canadien de l’AIM, Stan Pickthall. « Bien que cette annonce nous ait pris complètement au dépourvu, cette entente protège mieux nos membres comparativement à d’autres victimes de congédiements ».

« Ce comportement est déroutant puisque Bombardier recrute dans certains programmes et qu’il y a pénurie de main-d’œuvre au sein de l’industrie de l’aérospatiale », a expliqué M. Chartrand. Il est prévu de créer 30 000 emplois au cours des sept prochaines années. M. Chartrand affirme donc ne pas être trop inquiet. Il se pose toutefois certaines questions. « Qu’en est-il du programme d’affaires de Bombardier? Il semble que l’entreprise se débarrasse de ses séries d’affaires. Compte tenu des subventions massives que les gouvernements provincial et fédéral octroient à Bombardier, il aurait fallu inclure certaines garanties visant à préserver les emplois pendant un certain nombre d’années ».

On ne sait pas quel impact ce communiqué aura sur la prochaine ronde de négociation collective entre l’AIM et Bombardier, qui devrait débuter dans quelques semaines. « Nous défendrons sans retenue le programme du syndicat et nous collaborerons avec nos membres pour préserver les emplois et pour bâtir de solides carrières de la classe moyenne dans ce secteur », a déclaré        M. Pickthall.

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