Les premiers pas sur la route des restrictions de l’Ontario!

Les premiers pas sur la route des restrictions de l’Ontario!

Toronto, ON – Le 7 juin, les Ontariens ont voté pour Doug Ford, le 12 juillet, la province de l’Ontario s’est dotée d’une nouvelle doctrine de gouvernement.

« Le changement ne sera pas facile, la route devant nous ne sera pas facile, mais la voie est dégagée », a déclaré la lieutenante-gouverneure Elizabeth Dowdeswell durant son discours du Trône la semaine dernière qui inaugurait la nouvelle législature provinciale de l’Ontario.

Durant son discours du Trône de neuf pages, le gouvernement du premier ministre Doug Ford a déclaré qu’il ne pouvait pas se permettre d’hésiter ou de retarder quoi que ce soit. « Pour relever ces défis, nous devons défier le statu quo, refuser les vieux compromis et embrasser le changement », disait le discours. Celui-ci, qui a dû être lu par Mme Dowdeswell puisqu’elle est la représentante de la Couronne, n’a pas été autant la voie à suivre qu’une réaffirmation de la doctrine de l’élection. Tout comme Donald Trump au sud de la frontière, M. Ford semble parcourir une route du gouvernement parsemée de perturbations et de distractions.

Quelques jours avant le discours du Trône, M. Ford a fait les manchettes pour avoir orchestré l’éviction du PDG d’Hydro One, Mayo Schmidt, ainsi que du conseil d’administration au complet du service public. M. Schmidt, que M. Ford avait ciblé durant sa campagne électorale en le surnommant « l’homme de six millions de dollars » en raison de son salaire annuel, semble avoir eu le dernier mot. Plus tôt au cours de la semaine, M. Ford se vantait que M. Schmidt n’avait obtenu aucune indemnité de départ et seulement le paiement d’un montant forfaitaire de 400 000 $ au lieu d’avantages postérieurs au départ à la retraite.

Le jour du discours du Trône, une fuite d’information a permis de découvrir la vérité. M. Ford ne pouvait pas congédier M. Schmidt ni l’obliger à prendre sa retraite comme il l’avait promis durant sa campagne électorale. M. Schmidt a choisi de prendre sa retraite plutôt que de remettre sa démission et il quittera avec près des 10,7 millions de dollars qu’il aurait reçu en indemnité de départ. Cherchant à limiter les dégâts avant la tenue du discours, un porte-parole du premier ministre a diffusé une déclaration selon laquelle « M. Ford a promis que l’ancien PDG d’Hydro One ne serait plus là et il a tenu sa promesse ». Cette déclaration a incité la chef de l’opposition Andrea Horwath à riposter avec la boutade suivante : « Apparemment, ce que M. Ford a réussi à faire, c’est de faire de l’homme de six millions un homme de neuf millions de dollars. »

Alors qu’a accompli ce bouleversement imposé par M. Ford chez Hydro One au juste? M. Ford a fait la promesse électorale de réduire les factures d’électricité de l’ensemble de la population. L’éviction du PDG et du conseil d’administration d’Hydro One était sa première étape, mais la réduction des salaires des cadres ne permettra de réduire votre facture d’électricité que de quelques cents. Cependant, bien que cette mesure puisse être perçue comme une mesure visant à apaiser les électeurs, elle a envoyé un message complètement différent à la communauté des affaires. L’action Hydro One a chuté de 0,65 dollars et elle pourrait subir d’autres baisses. Est-ce là un présage de ce qui est à venir? Qu’en est-il des plans visant à empêcher une entreprise de parcs éoliens de poursuivre le gouvernement Ford pour avoir mis son projet d’éoliennes de White Pines au rebut dans le comté de Prince Edward? Quel effet cela a-t-il eu sur la confiance envers le gouvernement? La réaction a été immédiate, c’est le moins qu’on puisse dire.

Un jour après le départ de M. Schmidt, le président de Metrolinx (l’organisme régional de transport créé par la province en 2006), Robert Pritchard, a immédiatement démissionné de son poste en mentionnant qu’un changement à la tête de l’organisme était nécessaire à la lumière de l’élection d’un nouveau gouvernement en Ontario. Oui, la province de l’Ontario est ouverte au monde des affaires!

Le discours du Trône mentionnait également qu’un programme de santé mis à jour, qui a permis à l’éducation sexuelle de faire son entrée dans le nouveau millénaire lorsqu’elle a été instaurée en classe il y a trois ans, sera abandonné. Il sera remplacé par l’ancien programme qui date des années 1990. M. Ford a également dit au premier ministre Trudeau dans le cadre de discussions privées plus tôt ce mois-ci que son gouvernement mettra fin à un système de plafonnement et d’échange éprouvé, tout comme à une alliance avec le Québec et la Californie, ce qui se traduira par 1,9 milliard de dollars de moins affectés aux programmes environnementaux, L’Ontario n’appuiera pas une taxe sur le carbone. Durant sa campagne électoral, M. Ford a promis la vente de bière au magasin du coin, ce qui représente un élargissement de la politique libérale qui permet aux supermarchés de vendre des emballages de six bouteilles ou cannettes. Compte tenu de l’entente de 10 ans signée par le gouvernement Libéral de Kathleen Wynne en 2015 avec le Beer Store (qui appartient aux grandes brasseries) qui limite les ventes d’emballage de six bouteilles ou cannettes de bière à 450 supermarchés, toute infraction est accompagnée de peines sévères. Oui, la province de l’Ontario est ouverte au monde des affaires!

Il y a toujours six milliards de dollars en économies à réaliser par le biais de gains en efficacité de l’exploitation et à des économies de dix cents le litre à la pompe et si le retrait de Mayo Schmidt est un exemple de la façon dont ce sera fait, les Ontariens pourraient avoir la vie dure. Mais ne vous inquiétez pas, l’espoir a été ravivé, la population ontarienne n’a qu’à regarder le discours du Trône pour obtenir les réponses… Intitulé « Un gouvernement pour les gens », le discours s’est terminé sur une déclaration digne de Donald Trump, à savoir… « L’aide qu’il vous faut est ici. »