L’industrie mondiale de l’aérospatiale est à la croisée des chemins

L’industrie mondiale de l’aérospatiale est à la croisée des chemins

Paris, France – « Comment renforcer le pouvoir des syndicats dans l’industrie mondiale de l’aérospatiale? » C’est la question qu’a lancée le président international Bob Martinez aux délégués assistant à la conférence d’IndustriALL sur l’aérospatiale à Paris cette semaine.

Il a affirmé aux délégués, incluant des membres canadiens et américains de l’AIM, que l’industrie mondiale de l’aérospatiale est à la croisée des chemins et qu’elle devra choisir le chemin qu’elle empruntera. « Le premier [chemin] perçoit les syndicats comme des ennemis, a déclaré Martinez. C’est un chemin sur lequel on tente de dissuader les travailleurs de se syndiquer bien que le droit d’association soit reconnu par le droit national, les Nations Unies et l’OIT. C’est un chemin sur lequel les travailleurs sont blâmés pour les échecs de leurs supérieurs, jusqu’à la haute direction. » Martinez a expliqué que le deuxième chemin en est un qui accepte les syndicats comme des partenaires et comprend véritablement la valeur que représente une main-d’œuvre syndiquée pour un employeur. « L’AIM et plusieurs autres syndicats affiliés à IndustriALL entretiennent de bonnes relations avec les sociétés aérospatiales ayant choisi d’emprunter ce deuxième chemin, a-t-il expliqué. Ces sociétés respectent le droit d’association des travailleurs ainsi que leur droit de négocier les meilleures conventions collectives dans l’industrie. Elle reconnaissent qu’une main-d’œuvre syndiquée fière de son travail représente le moteur qui alimente leur propre succès. »

Cependant, Martinez, qui a présidé la conférence, a livré une mise en garde aux délégués : ce ne sont pas toutes les sociétés aérospatiales qui reconnaissent les bienfaits d’une main-d’œuvre syndiquée. « Nous devons améliorer et renforcer les ententes-cadres internationales qui rehausseront les capacités d’organisation des syndicats », a-t-il dit.

Ce sentiment a été partagé par le VPG canadien de l’AIM, Stan Pickthall : « Un des plus grands défis que les syndicats doivent relever dans cette industrie est la capacité qu’ont les entreprises de faire faire le travail dans des pays à faible salaire afin d’accroître leurs marges bénéficiaires au détriment de l’ensemble des travailleurs. » Prenant la parole au nom de l’AIM au Canada, le coordonnateur de l’AIM au Québec, David Chartrand, a présenté aux délégués un rapport complet sur Bombardier Aéronautique, tandis que Gerald Tremblay, coordonnateur de l’aérospatiale de l’AIM Canada, a fait rapport sur les activités de Rolls Royce Canada et de la division aérospatiale de Siemens Canada.

Avec le Salon de l’aéronautique de Paris comme toile de fond, la conférence d’IndustriALL a permis à plusieurs syndicats internationaux de partager des stratégies et de travailler à renforcer la solidarité internationale. « Nous devons hisser la solidarité internationale d’un cran, a déclaré Martinez. Et hisser la solidarité d’un cran commence aujourd’hui, ici même à la conférence sur l’aérospatiale d’IndustriALL. J’ai commencé mon discours en posant une question simple. Comment renforcer le pouvoir des syndicats dans l’industrie mondiale de l’aérospatiale? La réponse est tout aussi simple. Nous devons faire ce que font des travailleurs partout dans le monde tous les jours. Nous devons nous unir! »

Photo one: Le président international de l’AIM, Bob Martinez, préside la conférence 2017 d’IndustriALL sur l’aérospatiale à Paris.

Photo two: Le coordonnateur de l’AIM au Québec, David Chartrand, livre son rapport sur Bombardier Aéronautique à la conférence d’IndustriALL à Paris. Il est flanqué du VPG canadien de l’AIM, Stan Pickthall, à sa droite et du coordonnateur de l’aérospatiale de l’AIM, Gerald Tremblay, à sa gauche.