Quelle honte! L’accord de libre-échange Canada-Colombie est ratifié

 

Cette semaine, les libéraux ont aidé les conservateurs à faire adopter un projet de loi qui met fin à deux années de vigoureux débats publics et officialise un accord de libre-échange et un nouvel accord en matière de droits de la personne avec la Colombie. Les leaders de la société civile dénoncent ce dernier accord parce qu’ils considèrent qu’il baisse la barre eu égard au respect des droits de la personne.

« Ce nouvel accord sur les droits de la personne est une coquille vide. Il ne fait rien pour redorer le blason terni du Canada en matière de droits de la personne à l’échelle internationale, explique Gerry Barr, président-directeur général du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI). Aussi, il crée un précédent limitatif et donc dangereux pour d’autres accords de libre-échange, dont celui qui fait actuellement l’objet de négociations entre les États-Unis et la Colombie. »

L’appui donné par les libéraux et les conservateurs à l’accord de libre-échange (ALE) Canada-Colombie était lié à un controversé accord parallèle avec le gouvernement de la Colombie. La version définitive de cet accord parallèle – laquelle diffère considérablement de ce que revendiquaient des groupes de défense des droits de la personne indépendants – autorise les gouvernements canadien et colombien à rédiger eux-mêmes leurs rapports sur les impacts de l’ALE sur les droits de la personne.

« Défendre les droits de la personne en Colombie est une condamnation à mort, soutient le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti. En 2009, à l’échelle planétaire, 48 des 100 syndicalistes assassinés – soit près de la moitié – étaient des Colombiens. Peu – voire aucun – des auteurs de ces crimes n’ont été arrêtés ou incarcérés. La ratification de l’ALE envoie comme message que le Canada ferme les yeux sur cette atroce réalité à laquelle font face les travailleurs colombiens. »

(Source : Conseil de travail de Toronto et de la région de York)