Budget fédéral – Le bon, le mauvais et le pire

Budget fédéral - Le bon, le mauvais et le pire

19 avril 2021

Toronto (Ontario) – Dans l’un des budgets les plus importants prévus de notre vie, l’AIM espère révéler un plan d’action clair pour notre avenir financier. La gravité des perturbations causées par la COVID-19 ne demande rien de moins.

La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a présenté son premier budget aux Canadiens aujourd’hui. Le budget, qui devait d’abord être présenté par l’ancien ministre des Finances, Bill Morneau, le 30 mars 2020, a été reporté en raison de la pandémie de COVID-19.

Après avoir examiné attentivement ce qui est sur la table, l’IAM a conclu qu’il y a de bonnes choses, mais il y a aussi de graves lacunes dans le budget – certaines d’entre elles carrément moches!

LE BON

Une partie importante du budget comprenait un programme national de garderies doté d’un investissement initial de 2 milliards de dollars, ce qui a mené à un plan national complet. Destinés à alléger rapidement le fardeau qui pèse principalement sur les femmes, les détails clés seront dévoilés au cours des 12 à 18 prochains mois. L’AIM comprend les inégalités auxquelles les femmes ont été confrontées à cause de la pandémie et exhorte à ne pas retarder la mise en œuvre du plan, qui se fait attendre depuis longtemps.

Le nouveau programme d’embauche pour la relance du Canada aide les entreprises qui ont eu recours à la Subvention salariale Canada Emergence (SSUC) à obtenir jusqu’à 1 100 $ pour chaque période de quatre semaines d’emploi d’un nouvel employé. Le nouveau programme comprend de la formation et des crédits pour l’embauche.

Un autre élément clé du budget comprenait des efforts visant à soutenir les femmes, les travailleurs à faible salaire, les étudiants et ceux qui occupent des emplois essentiels au retour de l’économie.

Après des années de divers groupes de revendication qui ont demandé au gouvernement fédéral de mettre en œuvre un salaire fédéral minimum de 15 $, efforts auxquels l’AIM a participé, nous sommes heureux que cela ait été inclus dans le budget. Ce changement fera une différence pour des milliers de travailleurs à faible salaire, mais nous savons que la lutte n’est pas encore terminée.

Après de solides efforts de lobbying de la part de l’AIM et des affiliés du CTC pour réformer le système d’assurance-emploi, une petite bataille a été gagnée : les libéraux proposent de rendre les prestations d’assurance-emploi plus accessibles en abaissant à 420 le nombre minimum d’heures d’admissibilité.

LE MAUVAIS

L’AIM est très préoccupée par le fait qu’un régime national d’assurance-médicaments n’a pas été mis en place. Les Canadiens attendent cela depuis trop longtemps et ont tous vu les avantages d’un régime national d’assurance-médicaments pendant la pandémie.

De plus, il n’y a pas de mesures de stimulation importantes pour l’industrie aérospatiale, ce que nous préconisons depuis de nombreuses années. Un stimulant économique aurait une grande incidence sur nos membres et assurerait le gagne-pain de dizaines de milliers de travailleurs de l’industrie. Malgré la promesse de 250 millions de dollars sur trois ans, ces sommes ne sont pas suffisantes pour sauver l’industrie de sa situation précaire actuelle. Dire que nous sommes déçus serait un euphémisme.

Les libéraux n’ont fait preuve d’aucun leadership en changeant de contrat, promettant simplement de « régler le problème plus tard ». Nos membres, qui souffrent de cette pratique injuste et contraire à l’éthique, ne peuvent pas attendre plus tard. Il faut agir maintenant!

 LE PIRE

« Une fiscalité équitable » sous les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé a été une farce. En fait, la pandémie a montré que les sociétés et les particuliers les plus riches ont vu leur richesse croître massivement. Mis à part les quelques gestes symboliques, le vrai changement dans le régime fiscal n’a pas encore été apporté.

L’AIM veut s’assurer que les coûts ne sont pas répercutés sur les personnes à revenu faible ou moyen. Nous voyons aussi un besoin immédiat de limiter les primes des cadres, les rachats et d’autres formes de rémunération. Combler l’immense écart entre les riches et les pauvres aurait dû être une priorité absolue, mais de toute évidence, cela ne s’est pas répercuté sur le budget.

« Nos membres partout au Canada ont énormément souffert pendant cette pandémie et nous voulons nous assurer que ce budget contribue grandement à aider les travailleurs de tous les milieux de travail. » a déclaré Stan Pickthall, vice-président général canadien de l’AIM. « En tant que syndicat, nous continuerons d’exercer des pressions sur le gouvernement Trudeau et tous les gouvernements provinciaux au nom de nos membres et au nom de toutes les familles de travailleurs. »

L’AIM comprend que la reprise économique complète prendra beaucoup de temps et est prête à participer à toute reprise, mais nous avons besoin de beaucoup plus de la part du gouvernement – et nous en avons besoin maintenant.

L’AIMTA représente plus de 55 000 membres au Canada, dont 22 000 travaillent dans les secteurs de l’aviation, de l’aérospatiale et du transport aérien. Nous représentons également des travailleurs de la fabrication de pièces d’aéronefs, de la révision et de la réparation d’aéronefs, des services de contrôle dans les aéroports du Canada, des concessionnaires automobiles, de la fabrication de pièces, du secteur de l’hôtellerie, des additifs de peinture sur mesure, de la fabrication de pompes industrielles, la fabrication de plastiques, jusqu’à la menuiserie.