Registre des armes à feu – une question de santé et sécurité

Lettre destinée aux membres de l’AIMTA
Objet : Registre des armes à feu

Consœurs et Confrères,

Certains d’entre vous savent peut-être qu’un projet de loi d’initiative parlementaire visant à abroger le registre des armes à feu a été déposé à la Chambre des communes. Ce registre a été créé en 1995 et mis en œuvre en 1998. En bonne mesure, ce registre a été une réponse à la tragique tuerie survenue à l’École polytechnique de Montréal en 1989.

Depuis toujours, la question du registre des armes à feu sème la division dans nos rangs. Aux fins de l’argumentation, entendons-nous pour affirmer que nous ne nous entendons pas sur le rôle que doit jouer le gouvernement dans la surveillance et l’enregistrement des armes d’épaule au Canada.

Quelle est la valeur de cet argument à la lumière des enjeux syndicaux et personnels auxquels nos membres font face quotidiennement, des enjeux comme l’emploi et la sécurité d’emploi, le droit d’association, les pensions, les soins de santé ainsi que la santé et sécurité.

ATTENDEZ : SANTÉ ET SÉCURITÉ
Que dire à propos de la santé et sécurité des policiers qui vont travailler jour après jour et sont confrontés à des actes de violence commis par des personnes armées de fusils? Sans le registre, ces policiers seraient contraints de se lancer aveuglément dans des situations mettant leur vie en péril.

Que dire à propos de la sécurité des femmes victimes de violence, dont plusieurs de nos membres qui ont fait l’objet de menaces et d’intimidation et ont été forcées d’endurer des conditions horribles parce que leur conjoint possède un ou plusieurs fusils de chasse?

Que dire à propos du fait que plusieurs de nos membres qui souffrent de troubles mentaux ou de dépression possèdent une carabine et s’en ont servi ou auraient pu s’en servir pour causer des blessures à eux-mêmes et à autrui?

Le fait de tenir un registre n’empêche aucunement les gens d’utiliser une arme à feu, mais ce registre fournit de l’information utile aux policiers qui doivent composer avec toutes ces variables dans le cadre de leur travail. Le registre a empêché des personnes de causer du tort à elles-mêmes ou à d’autres en utilisant ces armes. Si le registre a permis de sauver une seule vie, nous devons alors mettre de côté nos différends individuels dans l’intérêt collectif.

Nous devons soutenir les travailleurs dans leurs milieux de travail pour assurer la santé et la sécurité des autres dans nos collectivités. Prenez la parole et faites-vous entendre. La prévention n’a rien d’une science exacte, mais elle se fait par petits pas et nous devons toujours viser la prévention dans l’intérêt collectif.

Pour plus d’information, consultez le site Web du CTC (www.congresdutravail.ca) ou du NPD (www.npd.ca).

Heather Kelley
Coordonnatrice, Condition féminine & droits de la personne