Les Machinistes fiers de la forte participation à la fête du Travail!

Les Machinistes fiers de la forte participation à la fête du Travail!

Toronto, ON – La fête du Travail a été déclarée jour férié national au Canada en 1894 et les syndicalistes marchent depuis dans les rues de Toronto et à l’échelle du pays le premier lundi de septembre.

La fête du Travail 2017 à Toronto a été marquée par la plus forte participation enregistrée de membres de l’Association internationale des machinistes (AIM). En effet, plus de 250 membres de l’AIM ont parcouru, à la marche, le trajet de sept kilomètres, qui partait du cœur du centre-ville de Toronto et se rendait jusqu’aux terrains de l’Exposition nationale canadienne. « La participation a été vraiment forte, c’est peut-être l’une des meilleures que nous n’ayons jamais eues. Ce fut une belle journée pour prendre une marche sous le soleil dans les rues de Toronto et nos membres sont venus manifester leur solidarité et leur appui à l’égard des travailleurs et travailleuses à Toronto et partout au Canada », se réjouit Stan Pickthall, vice-président général canadien de l’AIM.

   

Menés par le parc d’ambulances de Spectrum Patient Services, les membres et leur famille ont maintenu leur cadence sur les rythmes des Caraïbes, gracieusement offerts par le York Lions Steel Band, qui n’ont jamais ralenti du début jusqu’à la fin de la parade. « Avec les défis de plus en plus importants auxquels sont confrontés les travailleurs, la fête du Travail est l’occasion de montrer à la communauté la portée et la diversité de l’AIM et de notre grand mouvement syndical, poursuit M. Pickthall.

  

La fête du Travail au Canada trouve son origine à Toronto. En 1872, cela faisait plus de trois ans que l’organisme syndical Toronto Printers Union exerçait des pressions sur ses employeurs pour obtenir une réduction de la semaine de travail. Inspirés par des travailleurs de Hamilton qui avaient entamé le mouvement visant à réduire les heures de travail quotidiennes à neuf heures, les imprimeurs de Toronto ont menacé de faire la grève si leur employeur respectif ne répondait pas à leurs demandes. Fatigués d’être ignorés par leurs employeurs, les travailleurs ont pris des mesures audacieuses et ont déclenché une grève le 25 mars 1872.

L’industrie de l’édition de Toronto a sous-estimé la détermination des imprimeurs, ainsi que l’appui qu’ils ont recueilli en adoptant cette mesure, l’industrie a été paralysée et les imprimeurs ont rapidement obtenu l’appui d’autres travailleurs. Le 14 avril, un groupe de 2 000 travailleurs ont manifesté dans les rues dans un témoignage de solidarité. Ils sont ainsi allés chercher encore plus de sympathisants en cours de route et quand ils sont arrivés à leur destination prévue, le parc Queen’s, leur parade comptait plus de 10 000 participants – soit un dixième de la population de la ville.

Dirigés par George Brown, fondateur du Toronto Globe et grand partisan Liberal, les éditeurs ont riposté. M. Brown a fait appel à des travailleurs de villes avoisinantes pour remplacer les imprimeurs. Il s’est même adressé aux tribunaux pour étouffer la grève et a fait arrêter et inculper les dirigeants de la grève sous des motifs de complot criminel.

Habile politicien, le Premier ministre Conservateur John A. Macdonald a suivi le déroulement des événements et a rapidement perçu l’avantage politique qu’il obtiendrait en se rangeant du côté des travailleurs. Le Premier ministre Macdonald a dénoncé les agissements de M. Brown lors d’une manifestation publique à l’Hôtel de Ville de Toronto. Non seulement a-t-il couvert son rival Libéral d’embarras, il a aussi obtenu l’appui des travailleurs. Le Premier ministre Macdonald a adopté la Loi sur les syndicats, qui abrogeait la loi britannique dépassée et décriminalisait les syndicats. Les dirigeants de la grève ont été libérés de prison.

Cette grève a prouvé que les travailleurs pouvaient obtenir l’attention de leurs employeurs, du public et, surtout, des dirigeants politiques s’ils travaillaient en équipe. Le « Mouvement contre les journées de travail de neuf heures », comme on l’a appelé, s’est propagé dans les autres villes canadiennes et une réduction des heures de travail hebdomadaires est devenue la demande principale des travailleurs syndiqués au cours des années qui ont suivi la grève de Toronto.

La parade qui a eu lieu pour appuyer les grévistes est devenue une célébration annuelle des droits des travailleurs et a été adoptée dans les villes à l’échelle du Canada. Les parades démontraient l’esprit de solidarité, les différentes organisations syndicales étant identifiées par les banderoles colorées qu’elles portaient. En 1894, sous la pression montant de la classe ouvrière, le Premier ministre Sir John Thompson a déclaré la fête du travail jour férié national.

Donc, que vous marchiez dans les rues de votre ville en guise de témoignage de solidarité, que vous fassiez cuire des boulettes de steak haché sur le barbecue ou que vous vous fassiez bronzer sur la plage le jour de la fête du Travail, prenez le temps de remercier vos pionniers syndicaux. Comme bien des choses que nous prenons pour acquis de nos jours, une semaine de travail de quarante heures, des jours de congé consécutifs, des fins de semaine de congé, des heures supplémentaires rémunérées, des prestations payées, des congés annuels payés comme la fête du Travail et les vacances annuelles sont toutes des choses que vous obtenez grâce à votre syndicat.