Le Québec pourrait devenir un leader nord-américain dans la récupération d’avions

Le Québec pourrait devenir un leader nord-américain dans la récupération d’avions

Par Guillaume Valois
Communicateur pour SL 712 et District 11

Montréal – En réaction à la déclaration d’Airbus, qui voudrait accélérer le recyclage d’avions en créant des partenariats dans différentes régions du monde, l’Association internationale des Machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA), demande à ce que nos gouvernements et les acteurs de l’écosystème aérospatial québécois se mobilisent afin de faire du Québec un leader nord-américain dans ce domaine.

« C’est le genre de projet qui pourrait avoir des impacts positifs à plusieurs niveaux, souligne Michel Richer, Coordonnateur québécois de l’AIMTA. En plus de sa portée environnementale, ce il favoriserait le renforcement de notre écosystème aérospatial et la rétention de la main-d’œuvre dans industrie, offrirait de nouveaux outils de formation et de recherche et pourrait hausser le niveau de coopération de notre tissu industriel. »

Airbus pourrait s’associer avec des entreprises de l’écosystème aérospatial québécois comme Aerocycle et Dynajet aviation solution qui sont les seules entreprises spécialisées dans le recyclage d’avions au Canada pour ainsi jeter les bases d’un pôle nord-américain de recyclage d’aéronefs.

« Nous voulons rassembler les gens autour de ce projet parce que nous croyons qu’il y a là une occasion à saisir, estime Michel Richer. Avec les plus grands “cimetières” d’avions sur son territoire, le marché nord-américain est à ce jour le plus important au monde et il est sous-exploité. Nos gouvernements doivent engager des discussions avec Airbus afin de leur proposer de participer à la création d’un partenariat pour la récupération d’aéronefs au Québec. C’est le genre de projet dans lequel nous devons investir afin de rendre notre industrie aérospatiale plus résiliente et réaliser notre transition vers une économie verte. »

Les impacts de la pandémie sur l’aviation commerciale et la hausse du prix des carburants d’aviation inciteront plusieurs compagnies aériennes à se débarrasser de leurs appareils les plus couteux à maintenir en service. Selon les prévisions de la firme spécialisée Cirium, il y aura plus de 21 600 avions commerciaux seront définitivement mis hors service d‘ici 2039.  Du côté Airbus on estime le nombre d’avions à recycler à 14 000 pour les 20 prochaines années, soit l’équivalent de 700 avions par an.

Une trentaine d’entreprises se consacre au recyclage d’aéronefs dans le monde. Au-delà du recyclage cest entreprises peuvent également réaliser l’entreposage, l’entretient et la réparation d’un aéronefs et de ses composantes.

En 2007, un partenariat entre Airbus, Safran Aircraft Engines et le groupe Suez a mené à l’implantation de la société Tarmac Aerosave.

Entraînant inévitablement une contamination des sols par les fluides de l’appareil et les métaux toxiques de ses composantes, comme le plomb, le chrome et le cadmium, le stockage non sécurisé des aéronefs représente un danger environnemental grandissant.

La semaine dernière nous apprenions qu’un partenariat entre la société de recyclage finlandaise Kuusakoski et Finnair avait réussi à recycler plus de 99 % d’un Airbus A319.