Il y a cent ans aujourd’hui, la Grève générale de Winnipeg était déclenchée et ce sont les machinistes qui ont mis le feu aux poudres !

Il y a cent ans aujourd’hui, la Grève générale de Winnipeg était déclenchée et ce sont les machinistes qui ont mis le feu aux poudres !

 

Winnipeg (Manitoba) – Il y a cent ans, le mouvement syndical canadien apprenait sa leçon :       il lui fallait passer aux actes politiques pour protéger les droits des travailleurs. Nous célébrons aujourd’hui le 100e anniversaire du début de la Grève générale de Winnipeg.

Au Canada, la période d’immédiat après la Première guerre mondiale n’était pas une période de paix. Les soldats rentrés chez eux à la recherche d’emplois et d’un mode de vie normal ne trouvaient que des usines fermées et une montée du chômage. Le mercantilisme des entreprises alimentait l’inflation et un coût de la vie élevé. Les mauvaises conditions de travail en usine ont provoqué le mécontentement des travailleurs et les tensions sociales se sont aggravées.

Cela n’était nulle part plus évident qu’à Winnipeg, au Manitoba. Là-bas, les travailleurs du secteur de la construction et de la métallurgie tentaient de renforcer leur capacité de négociation en créant des centrales syndicales, soit le Conseil des métiers de la construction et le Conseil des métiers de la métallurgie.

Les travailleurs de ces deux groupes industriels ont déclenché la grève pour que le syndicat soit reconnu et pour obliger les employeurs à respecter le droit à la négociation collective.

Les Conseils des métiers de la construction et de la métallurgie ont demandé au Syndicat des métiers et du travail, l’instance syndicale centrale représentant les intérêts de nombreux autres travailleurs de Winnipeg, de les appuyer. Le Syndicat des métiers et du travail a voté en faveur d’une grève de solidarité. « Toutes les organisations, sauf une, ont voté en faveur de la grève générale », a déclaré Ernest Robinson, secrétaire du Syndicat des métiers et du travail de Winnipeg.

Ce sont les machinistes de la section locale 122 de l’IAM, sous la direction de R. B. Russell et de Peter Henrenchuk, chez Dominion Bridge, qui ont mis le feu aux poudres.

Le jeudi 15 mai 1919, à 11 h 00, la quasi-totalité de la population active de Winnipeg était en grève. Quelques 30 000 travailleurs des secteurs privé et public avaient débrayé.

Les chefs d’entreprise et les gouvernements qu’ils contrôlaient ont réagi par des mesures répressives. La grève s’est prolongée en mai et en juin. L’arrestation des dirigeants de la grève   J. S. Woodsworth (qui a par la suite contribué à la fondation de la CCF, le NPD d’aujourd’hui)  et de sept autres le 10 juin 1919 a provoqué des affrontements entre les manifestants et la Police montée du Nord-Ouest. Les échauffourées se sont poursuivies et le 21 juin 1919, deux travailleurs ont été tués. Craignant une recrudescence de la violence, les dirigeants de la grève ont appelé à la fin du conflit, le 26 juin 1919. La fin de la Grève générale de Winnipeg n’a guère contribué à rétablir la paix ouvrière au Canada à l’été 1919. En fait, la tourmente a duré   jusqu’en 1920.

À l’occasion du 100e anniversaire de cet événement, l’AIM tiendra une Conférence sur la syndicalisation à Winnipeg, les 23 et 24 mai. L’autobus de l’AIM, construit par Motor Coach Industries de Winnipeg, sera la pièce maîtresse du contingent de l’AIM lors du défilé qui s’étendra sur 2,5 kilomètres et qui aura lieu le samedi 25 mai en commémoration de la Grève générale de 1919.

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