Du pain, des roses et des pensions : pourquoi la retraite est-elle une affaire de femme?

Du pain, des roses et des pensions : pourquoi la retraite est-elle une affaire de femme?

En célébrant le mois de l’histoire des femmes, nous ne sommes pas seulement rappelé des luttes que les femmes ont rencontrées dans le passé, mais les luttes qui demeurent. Lorsque nous parlons d’enjeux féminins, un large éventail de sujets nous vient à l’esprit, à savoir la violence sexiste, l’égalité économique, les droits en matière de procréation, le congé parental, les services de garde d’enfants, les soins de santé, la discrimination, la sous-représentation dans la sphère politique… la liste est longue. Mais, une question négligée et qui découle certainement de certains des problèmes mentionnés ci-dessus, fait la différence entre vivre dans la pauvreté ou dans la dignité pendant la vieillesse, et ce sont les pensions.
Épargner en vue de la retraite est un défi pour de nombreux Canadiens, peu importe leur âge. Les jeunes travailleurs se démènent pour trouver un emploi stable et bien rémunéré afin de rembourser une énorme dette d’étudiant et d’économiser pour acheter une première maison dans un marché qui rend cela presque impossible. Les personnes ayant des familles sont stressées financièrement et pressées de tous côtés, ce qui rend difficile mettre de l’argent de côté pour la retraite. Dans l’ensemble, épargner en prévision de la retraite est extrêmement problématique.
Mais, saviez-vous que c’est encore plus difficile pour les femmes? Les femmes de tous âge devraient en prendre note, surtout les jeunes femmes parce que c’est maintenant qu’elles doivent penser à leur retraite, aussi difficile que cela puisse être.
Pour un certain nombre de raisons, les femmes doivent épargner en prévision de la retraite. Partant d’un simple fait, les femmes vivent plus longtemps et elles ont donc besoin de plus d’argent à la retraite. En moyenne, les femmes doivent économiser entre 8 % et 10 % de plus que les hommes. Diverses études, y compris celles réalisées par Statistique Canada indiquent que davantage de femmes à la retraite que d’hommes vivent dans la pauvreté. Les femmes dépendent davantage des allocations de revenu de base comme la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et l’Allocation de conjoint, qui sont destinées à compléter, plutôt qu’à fournir une source stable de revenu de retraite. Et, en dépit de compter de plus belle sur les pensions pour vivre que les hommes âgés, les prestations moyennes d’une femme pensionnée sont 22 % moins élevées que celle des hommes retraités.
Plusieurs facteurs rendent épargner pour la retraite difficile pour les femmes. Les antécédents professionnels des femmes diffèrent de ceux des hommes de deux manières importantes. L’une d’entre elles est que les femmes s’absentent du marché du travail plus souvent et plus longtemps pour s’occuper de leurs enfants et de leur famille. Les femmes ont également moins de chances d’être promues et, lorsqu’elles le sont, ces promotions apportent un gain financier moindre que lorsque les hommes le sont.
Les femmes ont également tendance à travailler dans des « ghettos professionnels » ou dans des emplois à prédominance féminine dans les secteurs de l’enseignement, des soins de santé et des services, qui ne sont pas bien rémunérés. Même lorsque les femmes occupent des emplois non traditionnels, et le même poste que les hommes, elles gagnent moins que leurs homologues masculins. Malgré la législation sur l’équité salariale et sur l’équité d’emploi, les femmes restent sous-payées et sous-représentées dans certaines professions, ce qui a une incidence sur leurs cotisations de retraite.
Le régime de pension public du Canada ne prend pas suffisamment en compte ces différences. Étant donné que la plupart des femmes n’ont pas accès aux régimes de retraite au travail, elles se retrouvent dans une situation précaire.
L’essentiel est que le système public vise à compléter plutôt qu’à remplacer un revenu de retraite et la plupart des gens ont du mal à cotiser régulièrement à un REER. Par conséquent, s’il vous est possible de cotiser à un régime de retraite au travail, ne le négligez pas. Les régimes de retraite au travail facilitent les choses et toutes les décisions liées aux placements complexes sont prises par des professionnels dont les actes sont guidés par l’obligation légale de protéger et de faire fructifier votre épargne. Cotiser à votre régime de retraite au travail peut faire toute la différence entre vivre votre retraite confortablement ou avoir du mal à joindre les deux bouts.
Bien que toute une série de problèmes affecte les femmes à différentes étapes de notre vie et que les résoudre semble être un défi colossal, vous pouvez facilement en solutionner un en cotisant à votre régime de retraite au travail – votre sécurité financière et votre dignité à la retraite.
Pour en savoir plus sur les régimes de retraite de l’AIM, veuillez consulter ce site Web :
http://www.iamlmpf.ca/
ou communiquer avec votre délégué syndical, votre agent d’affaire ou la directrice de la recherche au Bureau canadien,
Ivana Saula à cette adresse courriel, isaula@iamaw.org.