C’est un bon point de départ. Mais, nous devons continuer !

C’est un bon point de départ. Mais, nous devons continuer !

Montréal (Québec) – Lorsque le gouvernement du Québec a convoqué une réunion dans la matinée du 12 novembre 2018 pour discuter des conséquences des mises à pied annoncées récemment par Bombardier, tous les grands intervenants de l’industrie aérospatiale québécoise, y compris l’AIM, ont répondu présents à l’appel.

« Le gouvernement Legault et les représentants d’entreprises ont démontré leur volonté de s’attaquer au problème », a déclaré le coordonnateur de l’AIM Québec, David Chartrand.

« C’est un bon point de départ. C’est un signe important et encourageant qui professe que l’industrie est forte, que notre grappe est unie et qu’elle est en mode de solution. Nous aurons bientôt une meilleure idée des types d’emplois qui seront supprimés par Bombardier ».Chartrand s’est dit encouragé par l’intérêt dont a fait preuve le ministre de l’Économie. « Il a posé beaucoup de questions et il a promis la mise sur pied d’un comité pour voir au succès du processus. Espérons qu’au cours des prochains mois, nous serons en mesure de faire des annonces positives sur ce sujet ».

« Quant à nous, le plan A est certainement d’œuvrer pour ramener autant de travailleurs que possible à Bombardier ou de nous prévaloir de l’accord réciproque de mutation avec A-220 », a expliqué M. Chartrand. « Nous souhaitons que ces salariés conservent leurs conditions de travail. À tout le moins, la réunion de ce matin a fait ressortir que de nombreuses entreprises de l’écosystème aérospatial ont tout intérêt à recruter ceux qui seront licenciés. Il reste à raccorder les besoins », a-t-il ajouté.

  

Pour sa part, l’AIM n’est pas arrivé les mains vides. Nous avons proposé trois solutions pour les travailleurs qui seront touchés par les 2 500 mises à pied chez Bombardier au Québec.

Propositions visant à relocaliser les travailleurs dont les postes ont été supprimés par Bombardier

  • Instaurer un service de reclassement d’urgence qui identifiera les catégories d’emplois concernées ainsi que les employeurs à la recherche de travailleurs dans ces catégories afin de relocaliser rapidement un grand nombre de salariés de Bombardier qui perdront leur emploi au cours de la période de 12 à 18 mois.
  • Mandater la CAMAQ pour mettre en place un programme de formation adapté à cette situation afin que les travailleurs ne possédant pas les qualifications nécessaires puissent rapidement trouver un emploi dans un secteur en demande.
  • Revoir et améliorer les programmes de reclassement et de formation continue avec l’aide des syndicats et de toutes les parties prenantes du secteur de l’aérospatiale afin d’optimiser le niveau de polyvalence des travailleurs et de prévenir les impacts négatifs de ce genre de situation de crise.

  

Voir plus loin que la gestion de cette crise

Nous devons nous donner les outils nécessaires pour voir venir les coups et pour pouvoir les encaisser. Pour ce faire, nous devrons compter sur le gouvernement du Québec pour mettre en place les mesures nécessaires au maintien de la vitalité de l’écosystème aérospatial québécois. Tout cela commence par le soutien des travailleurs et des institutions qui structurent cet écosystème et qui sont à la base de son attrait.

Nous devons prendre appui sur nos forces pour continuer à être un chef de file mondial dans le domaine de l’aérospatiale. Plusieurs grands contractants seront bientôt solidement implantés dans des pays avantagés par « de faibles coûts » tels que la Chine, le Maroc, le Mexique ou l’Inde. C’est pourquoi, selon nous, outre examiner les 2 500 postes qui seront supprimés chez Bombardier au cours des 12 à 18 prochains mois, nous devons aller encore plus loin pour renforcer notre industrie aérospatiale. Notre avenir et la prospérité de tous en dépendent.

   

Pour répondre à l’explosion de la demande en aéronefs et pour réaliser de plus grands profits, les grandes entreprises tentent de réduire leurs coûts de production par tous les moyens possibles. Le plan de restructuration de Bombardier en est un exemple.

L’aérospatiale est à son apogée. Par exemple, de janvier à octobre 2018, Airbus a livré            584 appareils, dont 472 avions à couloir unique, sans compter 340 nouvelles commandes. Selon le Conseil canadien de l’aviation et aérospatiale, ce secteur connaîtra une croissance de 5 % par an jusqu’en 2030.

« Compte tenu de l’essor que connaît l’industrie, les conséquences néfastes qu’aura la suppression de 2 500 postes par Bombardier la semaine dernière pourraient à peine se faire sentir si nous agissons rapidement et intelligemment », a déclaré M. Chartrand.

       

Pour éviter qu’une situation de ce genre compromette notre écosystème aérospatial et la santé économique du Québec, nous devons lancer des initiatives à long terme pour le renforcer. Idéalement, avant que la plus forte demande en renouvellement des flottes des principales compagnies aériennes ne soit passée.

 

« Au-delà de la crise actuelle, faute de prendre les mesures qui s’imposent et de mettre en place des solutions durables dès maintenant, nous risquons de nous retrouver en mauvaise posture dans quelques années. Je pense que le ministre Fitzgibbon l’a bien compris » a déclaré M. Chartrand

 

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