ALENA 2.0 : établir une nouvelle politique commerciale qui est avantageuse pour la classe ouvrière

ALENA 2.0 : établir une nouvelle politique commerciale qui est avantageuse pour la classe ouvrière

L’AIM est favorable à une renégociation de l’ALENA, car une telle renégociation offre l’occasion de protéger les emplois et les services publics au Canada.

D’entrée de jeu, l’actuel gouvernement fédéral fait participer des syndicats et des intervenants syndicaux au processus de renégociation. En effet, le chef du personnel de l’AIM, Gord Falconer, et la directrice canadienne de la recherche, Aurélie Sarrabezolles, ont assisté à la première rencontre entre la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le mouvement syndical à Toronto le 15 août dernier. Ce fut l’occasion pour l’AIM d’échanger avec la ministre sur ses préoccupations et de s’assurer que l’ALENA 2.0 bénéficie à la classe ouvrière à long terme.

L’ALENA a eu des conséquences désastreuses sur la main-d’œuvre canadienne. L’accord a mené à la disparition d’emplois bien rémunérés et sûrs et a dévasté les industries de la fabrication et de la transformation ainsi que les collectivités qui en dépendaient. Les travailleurs manufacturiers canadiens ont beaucoup souffert pendant les années 1990, car 19 % des usines manufacturières ont fermé leurs portes entre 1988 et 1995. Le secteur de la machinerie, que l’AIM représentait, a aussi été lourdement impacté. À la fin de la décennie, le nombre d’emplois manufacturiers avait chuté de 6 % sous son niveau de 1989. Le taux de chômage moyen oscillait autour de 9,6 % par rapport à 5,8 % aux États-Unis. De tels niveaux n’avaient pas été observés depuis les années 1930.

Nous incitons fortement le gouvernement à améliorer la version actuelle de l’accord en :

  • y faisant inclure des dispositions de reconnaissance et de protection du droit de négociation collective;
  • renforçant les droits de la personne dans le cadre d’une approche réellement progressiste aux politiques commerciales;
  • protégeant le secteur de l’aérospatiale;
  • éliminant le mécanisme de règlement de différends de l’ALENA qui accorde aux investisseurs étrangers des droits spéciaux et permet à des entreprises de poursuivre des gouvernements en vertu du chapitre 11;
  • protégeant les services publics existants et futurs;
  • faisant la promotion de dispositions « Achetons syndical ». L’AIM croit fermement que l’approche « Achetons canadien » versus « Achetons américain » doive être remplacée par une approche « Achetons syndical », afin que des emplois et des secteurs à valeur ajoutée soient reconnus et protégés sur tout le territoire de l’ALENA.