Que ferez-vous au lendemain des élections pour l’industrie aérospatiale?

Que ferez-vous au lendemain des élections pour l’industrie aérospatiale?

C’était la question que l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA) avait pour les cinq candidats lors de la séance de questions aux candidats organisée par l’Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC), tenue à Toronto le 3 octobre 2019. Les candidats libéraux et conservateurs ont profité de l’occasion pour dénigrer le parti de l’autre au lieu de donner des détails précis sur la plateforme de leur parti respectif en ce qui a trait à l’industrie aérospatiale.

L’AIAC a organisé la troisième de trois assemblées publiques Vision 2025, dans le cadre des élections fédérales, le 3 octobre 2019 à Toronto. Le président de Vision 2025, l’Honorable Jean Charest, ancien vice-premier ministre du Canada et premier ministre du Québec, a animé la discussion réunissant les candidats de tous les partis sur l’avenir du secteur aérospatial du Canada.

Le candidat du NPD, Saranjit Singh, a été le plus efficace, lui qui a donné des détails précis sur la façon dont le NPD prévoit soutenir cette importante industrie canadienne. M. Singh s’est appuyé sur notre rapport, intitulé « Un potentiel cloué au sol », pour comprendre à fond les enjeux auxquels est confronté le secteur. Il a mis en relief une question clé soulevée par l’AIMTA et les dirigeants de l’industrie, c.-à-d. une grave pénurie de travailleurs et travailleuses. L’industrie doit remplacer jusqu’à 33 % de l’effectif actuel d’ici 2025.

Le candidat conservateur, Erin O’Toole, a mis l’accent sur ses antécédents militaires dans l’espoir de convaincre l’auditoire qu’il connaissait mieux le secteur aérospatial que les autres. Au lieu de parler du plan conservateur pour soutenir les entreprises du secteur aérospatial, il a attaqué les Libéraux en les dénonçant d’avoir modifié leur position concernant les décisions en matière d’approvisionnement et de s’être éloignés du CF18 pour se rapprocher d’abord du F22 et des Hornets par la suite. Le problème dans tout cela est que M. O’Toole a oublié que ce sont les Conservateurs de Stephen Harper qui avaient changé leur fusil d’épaule relativement à leurs promesses électorales dès que le parti avait été élu. En fait, M. O’Toole devrait être plus avisé, étant donné qu’il faisait partie du gouvernement Harper à l’époque. Les Conservateurs ont soit la mémoire courte ou une mémoire sélective, mais dans les deux cas, il s’agit de mésinformation. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il ferait au lendemain des élections pour aider l’industrie, il a parlé de la sécurité dans l’Arctique et de la construction navale. Il faut croire qu’il a oublié à qui il s’adressait!

Le candidat libéral, John Mckay, a parlé davantage du Fonds d’infrastructure des Libéraux et de la façon dont l’industrie pourrait puiser dans ce Fonds. Tout comme M. O’Toole, M. McKay n’a pas réussi à proposer quoique ce soit de concret à propos de la façon dont il aiderait l’industrie. Il s’est également dit d’accord avec M. O’Toole sur la question de la sécurité dans l’Arctique.

Entre-temps, la seule véritable étincelle est provenue du candidat du NPD, Saranjit Singh, lorsqu’il a axé son discours sur les questions clés que l’industrie doit surmonter. Il a également mis en relief les domaines qui ont particulièrement besoin d’investissement, comme la recherche et le développement (R et D), de même que des mesures de soutien qui permettraient de favoriser le perfectionnement des compétences dans les écoles et de faciliter l’accès à du financement pour l’industrie.

Le Parti populaire et le Parti Vert ont également participé à la discussion de groupe, mais ni l’un ni l’autre n’a toutefois offert d’aperçu quant à la façon de soutenir l’industrie aérospatiale, ce qui représente une indication claire qu’aucun des deux partis n’a élaboré de plan en ce sens.

Le secteur aérospatial du Canada se veut l’une des réalisations de notre pays dont nous pouvons être les plus fiers, puisqu’elle procure près de 215 000 emplois et des recettes 25,5 milliards de dollars par année à l’économie canadienne. C’est une industrie qui ne devrait pas être prise pour acquise. L’AIM représente le plus grand nombre de travailleurs et travailleuses dans le secteur aérospatial canadien.